« Le Foulard noir », sortie en salles le 13 février 2012.
Ce film est dédié aux victimes des mutineries de 2011 au Burkina Faso. Nous sommes en 2011… Une mutinerie éclate dans les casernes. Les soldats déchaînés déferlent dans la ville, pillant et brûlant les commerces. C’est ainsi que la petite boutique de Mariama part en fumée. Sa belle-sœur qui s’y trouvait seule est violée. Mariama a tout perdu et ne sait plus comment rembourser son crédit auprès de la Banque populaire. Issaka, le mari de la femme violée rentre de mission et trouve sa femme et sa sœur Mariama traumatisées.
Un soir, à la buvette « le Foyer du Combattant », Issaka tombe fortuitement sur les trois soldats qui ont violé sa femme. Une bagarre s’ensuit. Le frère de Mariama est poignardé par les mutins qui ignoraient avoir affaire à un militaire en civil…
Au foyer du combattant où Issaka a été tué, une discussion s’engage entre le Doyen, un adjudant à la retraite, et de jeunes militaires en activité sur les troubles survenus dans le pays. Si les jeunes pensent avoir raison de manifester en tirant en l’air, leur aîné leur parle de la dignité du soldat…
Des images volontairement choquantes pour sensibiliser. Montrer pour panser. Mettre les choses à nu, pour s’obliger à se mirer dans toute « notre laideur » et réfléchir ensemble. Pour bien faire admettre aux auteurs qu’ils se sont auto-flagellés, bien faire comprendre aux victimes directes et indirectes que la nation sait et pleure. En silence. Créer une émotion collective dans une salle de cinéma, dans une caserne, dans un quartier populaire ou un village, c’est partager, communier et essayer d’en sortir ensemble, grandis.
« Le Foulard noir » est un tableau où chacun choisira son personnage, s’identifiera à la victime pour se démarquer du bourreau. Chaque citoyen de ce pays a soif de justice. Le film surfera sur cette vague pour toucher chaque âme, partout où ce film sera projeté, puis diffusé sur les antennes de nos télévisions pour pénétrer chaque famille, dans tout le pays. Face à la grogne persistante des troupes et aux manières cavalières érigées depuis peu en règle dans les casernes, cette fiction met en scène des militaires face à des militaires pour faire comprendre qu’au-delà des divisions socioprofessionnelles, on est tous pareils et qu’en crachant en l’air, on se crache soi-même dessus.